Premiers jours

A mon arrivée à l’aéroport, je devais faire établir mon visa business. J’avais un formulaire, une lettre d’invitation et d’autres documents de la part de CARE. Malgré ça, m’avait prévenu Dean (le chef du projet sur lequel je travaille), il se peut qu’on me dise « non, non c’est pas possible », alors que ça l’était. (Je peux bien vous l’avouer maintenant que c’est réglé :p). Et bien pas du tout, j’ai eu mon visa en 36 secondes 5 dixièmes, ils n’ont même pas lu les documents… Il y a quelques années ou même quelques mois, ça ne se passait pas comme ça, me dit Dean, il  aurait forcément fallu insister ! Ce pays change à toute vitesse.
Par contre c’est difficile d’obtenir un téléphone portable. On peut en louer à l’aéroport pour la modique somme de… 2 dollars par jour ! Bah bien sûr ! CARE essaye de s’en procurer un pour moi… Un téléphone est surtout utile pour le national, rien ne sort des frontières ! On peut cependant recevoir des appels de l’international (mais pas de sms).
Je constate que la vie est beaucoup plus facile pour les expat’ que pour les touristes… Pour changer mes dollars en kyats, j’ai juste besoin de donner les dollars au service financier du siège de CARE, et on vient m’apporter mes kyats directement à mon bureau, changés au meilleur taux possible !
Mon appartement est immense. Il était occupé par la famille d’un membre de CARE qui a quitté la Birmanie, et les remplaçants n’en n’ont pas voulu, du coup il est libre jusqu’à fin septembre. Il y a un immense salon avec une télé toute aussi immense (pratique car en semaine je peux laisser mon ordi au bureau et regarder quand même des séries grace au branchement USB de la télé ! ;) ), une cuisine équipée (sans four cependant), deux salles de bains dont une avec lave linge, trois chambres, un balcon avec une chouette vue ! Que ceux qui se soucient de ce trop plein de confort se rassurent : il n’y a pas l’eau chaude, pas internet, pas la clim, et c’est au 17ème étage, autant vous dire que je redoute déjà les pannes de courant ou les simples pannes d’ascenseur !
Il est aussi très bien situé : je suis en 10 mn à pied aux locaux de CARE, en 15 mn chez Dean, qui m’a proposé de profiter de la piscine de sa résidence !
Laure a eu la merveilleuse idée de m’offrir les Chroniques Birmanes juste avant mon départ ! Malheureusement, je n’ai eu le temps d’en lire que la moitié avant de partir, mais je retrouve déjà une multitude du détails décrits dans le bouquin ! D’ailleurs, j’ai vu une grande pub pour le livre dans la rue… Etonnant, quand on voit comment le gouvernement y est évoqué !
Comme prévu, il fait chaud et humide, mais je m’attendais à pire. Evidémment, dès qu’on met le nez dehors, on transpire, mais si on reste à l’intérieur sans trop s’agiter, ça va ! Il ne pleut pas tout le temps et parfois c’est juste du crachin ou de la petite pluie… Mais il pleut parfois des trombes des jours durant, à ce qu’on me dit ! Même en ce moment, on garde toujours, toujours un parapluie à portée de main, car s’il se met à pleuvoir fort on est trempé en trente secondes ! Pas pratique s’il reste tout l’après-midi à passer au bureau !
Nous sommes dans le quartier des expats, donc les prix sont exorbitants, les loyers comme les fruits et légumes, comparé au reste de la ville. Le coût de la vie reste moins cher qu’à Paris, mais plus cher que dans le quarter de Pékin où j’étais ! Dans le supermarché de ma résidence, on trouve des produits l’Oréal et du Nutella !
Je suis étonnée de trouver des endroits très internationaux, du genre de ceux qu’on trouve à Pékin, tenus par des occidentaux, avec de la nourriture, une ambiance et une musique si occidentales ! Lors de mon premier jour, Dean m’a emmenée dans un hotel-restaurant-bar tenu par des françaises. L’endroit est magnifique et on y a bu des jus de fruits délicieux ! A midi, nous avons mangé des sandwichs très occidentaux dans ma résidence… Dean est végétarien, et la nourriture birmane contient presque toujours soit de la viande, soit du poisson. Elle est aussi très très grasse, donc il fréquente surtout les restaurants occidentaux. ça me parait difficilement concevable, mais mon point de vue est différent : je suis là pour 4 mois alors que ces gens vivent là (Dean est Birmanie depuis  3 ans et demi). Pour avoir une certaine hygiène de vie il faut parfois renoncer à des choses locales.

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