Aujourd'hui samedi 31 Août

En me baladant en centre-ville, j’ai acheté des beignets dans la rue, sans trop savoir ce qu’il y avait dedans. L’un était la banane, avec une grande feuille craquante (genre feuille de brick) autour, trop bon !!

Mon Palace en images

Voici quelques photos de mon appartement :




 Vue depuis le balcon de ma chambre


Le salon


Et ma chambre !

Habitudes birmanes : les fringues !

A quoi est-ce donc que les gens ressemblent-ils en Birmanie ?

Bon déjà, force est de constater qu’ils ne sont pas très grands, j’me fais l’effet d’une géante à chaque coin de rue, mais ça c’était prévu !

D’un point de vue vestimentaire, les birmanes sont très adeptes des jupes longues. Et les birmans ? Pareil. Enfin pas exactement.

Les femmes portent en général une jupe longue (il y en a de très belles ! Je pense que je vais en rapporter une ou deux…) avec un chemisier à manches courtes qui se ferme sur le côté. Très peu portent des pantalons (sauf peut être celles qui travaillent pour des organisations occidentales). L’autre jour, alors qu’on visitait un futur potentiel siège de Care Myanmar, l’agente immobilière est venu me complimenter sur mon pantalon (je portais un pantalon avec des pans de tissus qui font « jupe » par-dessus) en me disant « Aaah c’est bien cette coupe, j’ai toujours voulu essayer de porter un pantalon, ce serait pas mal pour débuter ». Cette jeune femme, chef d’entreprise et maquillée à l’occidentale, n’avait donc jamais enfilé de pantalon !

Les hommes portent en grande majorité des longyis, soit des grands tissus en forme de « jupe » (des tubes de tissus très larges, quoi !), qui arrivent en général aux chevilles mais peuvent être remonté selon le nouage. Certains font même des shorts avec ! Fort heureusement, j’ai trouvé cette image qui sera sûrement plus parlante que mes explications : voilà comment on noue un longyi. Souvent leur portefeuille est coincé à l’arrière, un peu comme s’ils avaient des poches arrière, mais sans poche !


La plupart des hommes portent une chemise ou une chemisette, souvent très larges.

Ce qui est amusant c’est qu’on voit souvent des gens en train de remettre leur longyi dans la rue, ça me donne à chaque fois l’impression qu’ils vont finir les fesses à l’air !

La chaussure nationale est la tong. Quand on voit l’état des rues, il est clair qu’on ne va pas investir dans de vraies chaussures ! On en trouve de toutes sortes à peu près partout, en centre villes de nombreux magasins ne vendent que ça.


Aujourd'hui mardi 27 Août



Au déjeuner Swe swe m’avait apporté du porc, j’ai appris à cette occasion que le porc est en général cuisiné avec de la mangue en conserve… Miaaaam !



(C’est la première fois que je mange de la viande en deux semaines ! Je m’en sors pas mal !)

Géographie du sac à main



L’évolution du contenu d’un sac à main est révélatrice de l’endroit où on se trouve, de son climat, de son mode de vie etc. Il y aurait de quoi en faire une étude ou un bouquin rigolo, peut-être !

Par exemple quand je suis à Paris, je ne transporte que rarement de l’eau, car si j’ai soif je vais demander à boire dans un bar (ce qui m’attire souvent des regards noirs et des têtes de six pieds de long, mais tant pis. Si les serveurs parisiens étaient aimables, ça se saurait !). Ici, si je pars un peu loin, j’en prends, car jamais je n’oserai boire dans les nombreuses cruches disposées au bord des routes pour les passants assoiffés !

Alors, que contient mon sac à main, ici ?

- Pas de téléphone ni de portefeuille ! La seule chose utile ici dans le portefeuille étant les billets, pas besoin de transporter tant d’emballage !

- Une lampe de poche. Si jamais je dois marcher de nuit, même pas longtemps.

- Un déodorant. Voir « Aujourd’hui lundi 26 Août » !

- Un ou des sacs plastiques, pour protéger le contenu du sac en cas de grosse pluie.

- Des stylos kawaï ^_^

- Une feuille avec les adresses principales (chez moi, chez Dean, le bureau) écrites en birman, pour montrer aux chauffeurs de taxi !



On pourrait appliquer cette étude aux objets qu’on laisse sur son bureau d’ailleurs ! Sur le mien, il y a en permanence une gourde (j’ai dit SUR le bureau, par assise derrière !) parce que forcément, on boit beaucoup, et une bombe d’insecticide corporel (j’en mets le matin en partant, mais l’effet durant 8 heures maximum, il faut que j’en remette dans l’après midi !).

Aujourd'hui lundi 26 Août

Pour la première fois il fait vraiment beau. Genre, avec du ciel bleu et du soleil ! Du coup, après 20 minutes de marche, j’arrive au boulot la chemise complètement trempée. Et ce n’est que le début…

Mais tu fais quoi au juste ?


J’ai déjà expliqué en détails à la plupart d’entre vous, mais je le remets ici…

Je travaille pour CARE, mais en fait pas vraiment. En fait, je travaille pour le Consortium, un ensemble de quatre ONGs qui mène des projets de prévention et de traitement du VIH et du SIDA. Cet ensemble de projets a différentes branches, je travaille pour celle qui s’occupe des gens infectés par le VIH (on les appelle les PLHIV pour « People Living with HIV »). Sur les 4 ONGs du départ, 2 ont des projets pour s’occuper des PLHIV : Care et une association birmane, la Midwives and Nurses Myanmar Association. Ce sont des projets appelés Community Home-Based Care (CHBC, oui on parle avec des acronymes tous les deux mots) : ce sont donc des soins effectués à domicile, et l’ensemble de la communauté est très impliqué.

Mon travail ? Je vais évaluer les projets menés par ces deux ONGs auprès des PLHIV. Leurs projets sont différents, aussi ça n’aurait pas de sens de les comparer entre eux, alors je vais les évaluer en les comparant aux standards internationaux !

Je vous vois venir avec vos questions !

C’est quoi les standards internationaux ?

C’est l’Organisation Mondiale de la Santé ou UNAIDS (l’agence de l’ONU pour les questions relatives au SIDA) qui disent « hé ! Si vous faites ce type de projets, pour être bien, il doit comme ci et comme ça ».

Mais concrètement ça se passe comment ?

Il y a plusieurs phases dans l’étude :

1) la recherche de ce que sont les standards internationaux (aha parce que oui pour l’instant on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit !)

2) Un état de l’art : lire les autres évaluations de projets CHBC pour PLHIV. (alors, vous suivez avec les acronymes ?)

3) Conception de l’étude : qui on va interroger (des patients, des infirmières, des gens importants dans la communauté ?), comment (des interviews en face à face ? Des discussions en groupe ?), etc.

4) Collecte des données (les interviews en question), c’est là que je vais aller sur le terrain, dans une petite ville pas très loin de Yangon.

5) Analyse des données et rédaction du rapport d’évaluation !

M’enfin rassurez-vous, je ne suis pas lâchée dans la nature, même si Dean est actuellement en train de surfer à Bali, nous sommes encore 3 à travailler sur cette évaluation, même si je suis la seule qui fait ça à plein temps.

Voilà j’espère que c’était clair, n’hésitez pas à poser des questions ! :)

Aujourd'hui jeudi 22 Août

Dean, dans le souci de me faire économiser de l’argent, a demandé à notre collègue Swe Swe si elle pouvait apporter une double ration de déjeuner afin de me nourrir ! J’ai donc eu un déjeuner typiquement birman et surtout typiquement délicieux, avec une soupe, du poisson, du riz, des feuilles de thé cuites, un mélange de noix et des crevettes séchées. Miam !! (juste, la prochaine fois, je saurai qu’il ne faut pas manger le petit piment vert !)

Sur la route

Si circuler était tout un beans à Pékin, je dois dire qu'ici c'est encore différent !
 Imaginez un pays avec très peu de voitures, et puis soudain... L'autorisation d'en importer est donnée ! Désormais, ça se bouscule dans tous les coins, les heures de pointe officielles durent 3 heures le matin et autant l'après-midi, la ville est un embouteillage géant ! Le tout, avec des conducteurs qui n'ont jamais été habitués à toute cette foule... Et ces bouddhistes pronant habituellement la patience et la sérennité s'empressent de donner du klaxon et de râler sur tout le monde ! Ils klaxonnent vraiment à tout bout de champs. J'ai beau marcher bien rangée sur le bord de la route, si une voiture arrive derrière moi, elle klaxonne.
Il n'y pas de vélos ou presque. Et pour cause : pas de piste cyclable, les voitures se bousculent déjà en ignorant le marquage au sol. En plus le bord des routes est plein de trous (je veux dire, même dans les rares cas où le milieu de la route est correct !). Et, noix de coco sur la gâteau, circuler à vélo est illégal sur les principaux axes de Yangon !
Les trottoirs, quand il y en a, sont très hauts. Mais il y a bien des endroits où il n'y en pas, on patauge alors dans les ordures et la gadoue, en cette saison des pluies ! Il y a sous certains trottoirs un caniveau géant, bien pratique pour l'écoulement des pluies diluviennes, recouvert de plaques de béton... Mais certaines sont branlantes et d'autres manquent : pas question de marcher le nez en l'air ! Entre ça et les magasins qui avancent sur le trottoir, difficile d'y marcher; d'ailleurs, la plupart des gens marchent sur le bord de la route... Je vous laisse imaginer les coups de klaxon qui en découlent !
En plus des bus classiques il y a de nombreux camions-bus avec deux banquettes dans la benne, mais aussi des gens debout au milieu, et encore d'autres debout sur le marche pied.
J'ai gardé le plus étonnant pour la fin : au Myanmar, on ne produit pas de voiture, elles sont toutes importées de pays plus ou moins voisins... Dont certaines de pays où on roule à gauche ! On croise donc sur les routes un joyeux mélange de volants à gauche, et à droite ! On peut, ici, avoir une préférence et choisir où on veut avoir son volant !! Les taxis ont tous le volant à droite, ce qui leur permet de parler aux potentiels clients sans avoir à se pencher... Malin l'expert !



Aujourd'hui mercredi 22 Août

J’ai dîné chez Paul et Marie-Caroline Franck, les amis des parents de Laure. En plus d’avoir été très bien accueillie et d’avoir passé une super soirée, je suis repartie avec les Chroniques Birmanes de Guy Delisle… Je l’ai fini d’une traite en rentrant, cette BD est géniale ! J'ai déjà vécu ou observé des tas de situations décrites dans le livre ! 

Être grand au Myanmar...

S'annonce encore plus compliqué que d'habitude ! Comme me l'a expliqué Dean, quand on est face à quelqu'un à qui on doit montrer du respect (supérieur hiérarchique, personne plus âgée...), on doit avoir l'air... Plus petit que lui ! Ainsi, il me faudra passer certaines réunions complètement pliée sur ma chaise ! Une astuce consiste à se ruer vers les chaises de bureau qu'il y a parfois dans les salles de réunions pour la régler au minimum et perdre ainsi de précieux centimètres !

Les birmans trouvent les occidentaux très arrogants, à se tenir si droits...  C'est fou comme certains codes peuvent être complètement inversés !

Aujourd'hui mardi 21 Août

J’ai bu un café au bureau, et j’ai ajouté dedans du lait concentré, puisque c’est ce qui se fait ici… Jeez c’est délicieux !!

Premiers jours

A mon arrivée à l’aéroport, je devais faire établir mon visa business. J’avais un formulaire, une lettre d’invitation et d’autres documents de la part de CARE. Malgré ça, m’avait prévenu Dean (le chef du projet sur lequel je travaille), il se peut qu’on me dise « non, non c’est pas possible », alors que ça l’était. (Je peux bien vous l’avouer maintenant que c’est réglé :p). Et bien pas du tout, j’ai eu mon visa en 36 secondes 5 dixièmes, ils n’ont même pas lu les documents… Il y a quelques années ou même quelques mois, ça ne se passait pas comme ça, me dit Dean, il  aurait forcément fallu insister ! Ce pays change à toute vitesse.
Par contre c’est difficile d’obtenir un téléphone portable. On peut en louer à l’aéroport pour la modique somme de… 2 dollars par jour ! Bah bien sûr ! CARE essaye de s’en procurer un pour moi… Un téléphone est surtout utile pour le national, rien ne sort des frontières ! On peut cependant recevoir des appels de l’international (mais pas de sms).
Je constate que la vie est beaucoup plus facile pour les expat’ que pour les touristes… Pour changer mes dollars en kyats, j’ai juste besoin de donner les dollars au service financier du siège de CARE, et on vient m’apporter mes kyats directement à mon bureau, changés au meilleur taux possible !
Mon appartement est immense. Il était occupé par la famille d’un membre de CARE qui a quitté la Birmanie, et les remplaçants n’en n’ont pas voulu, du coup il est libre jusqu’à fin septembre. Il y a un immense salon avec une télé toute aussi immense (pratique car en semaine je peux laisser mon ordi au bureau et regarder quand même des séries grace au branchement USB de la télé ! ;) ), une cuisine équipée (sans four cependant), deux salles de bains dont une avec lave linge, trois chambres, un balcon avec une chouette vue ! Que ceux qui se soucient de ce trop plein de confort se rassurent : il n’y a pas l’eau chaude, pas internet, pas la clim, et c’est au 17ème étage, autant vous dire que je redoute déjà les pannes de courant ou les simples pannes d’ascenseur !
Il est aussi très bien situé : je suis en 10 mn à pied aux locaux de CARE, en 15 mn chez Dean, qui m’a proposé de profiter de la piscine de sa résidence !
Laure a eu la merveilleuse idée de m’offrir les Chroniques Birmanes juste avant mon départ ! Malheureusement, je n’ai eu le temps d’en lire que la moitié avant de partir, mais je retrouve déjà une multitude du détails décrits dans le bouquin ! D’ailleurs, j’ai vu une grande pub pour le livre dans la rue… Etonnant, quand on voit comment le gouvernement y est évoqué !
Comme prévu, il fait chaud et humide, mais je m’attendais à pire. Evidémment, dès qu’on met le nez dehors, on transpire, mais si on reste à l’intérieur sans trop s’agiter, ça va ! Il ne pleut pas tout le temps et parfois c’est juste du crachin ou de la petite pluie… Mais il pleut parfois des trombes des jours durant, à ce qu’on me dit ! Même en ce moment, on garde toujours, toujours un parapluie à portée de main, car s’il se met à pleuvoir fort on est trempé en trente secondes ! Pas pratique s’il reste tout l’après-midi à passer au bureau !
Nous sommes dans le quartier des expats, donc les prix sont exorbitants, les loyers comme les fruits et légumes, comparé au reste de la ville. Le coût de la vie reste moins cher qu’à Paris, mais plus cher que dans le quarter de Pékin où j’étais ! Dans le supermarché de ma résidence, on trouve des produits l’Oréal et du Nutella !
Je suis étonnée de trouver des endroits très internationaux, du genre de ceux qu’on trouve à Pékin, tenus par des occidentaux, avec de la nourriture, une ambiance et une musique si occidentales ! Lors de mon premier jour, Dean m’a emmenée dans un hotel-restaurant-bar tenu par des françaises. L’endroit est magnifique et on y a bu des jus de fruits délicieux ! A midi, nous avons mangé des sandwichs très occidentaux dans ma résidence… Dean est végétarien, et la nourriture birmane contient presque toujours soit de la viande, soit du poisson. Elle est aussi très très grasse, donc il fréquente surtout les restaurants occidentaux. ça me parait difficilement concevable, mais mon point de vue est différent : je suis là pour 4 mois alors que ces gens vivent là (Dean est Birmanie depuis  3 ans et demi). Pour avoir une certaine hygiène de vie il faut parfois renoncer à des choses locales.

Mais qui sont ces serpents ?

J’ai été prévenue : la personne qui occupait mon bureau avant moi a un jour reçu des serpents sur la tête, tombés tout droits du plafond !
Il règne en Birmanie une vraie terreur des serpents, si bien qu’il suffit de prévenir « Snake » pour que dix collègues se précipitent et tuent la bête… Etonnant pour des gens dont le métier est de sauver des vies humaines ! Il y a à ce phénomène une curieuse explication…
Dans chaque pays est établie une liste de ce qui tue le plus grand nombre de personnes. Mais certains états, ne souhaitant pas dévoiler les vraies raisons, ont placé dans le top 3 des causes assez fantaisistes. En Birmanie, la majeure cause de mort est officiellement la morsure de serpent, si bien que les enfants sont élevés en entendant chaque jour « surtout attention aux serpents, c’est très dangereux ! »… Et ça reste !

Aujourd'hui dimanche 18 Août

(j’inaugure ici une nouvelle sorte d’article : des articles très courts juste pour raconter un petit fait marquant de la journée)

La première coupure d’électricité (alors que je suis dans mon appartement) a eu lieu. Elle a duré une demi-heure.

Mingalaba !

Mingalaba, ça veut dire Bonjour en birman !

Voici donc mon nouveau blog, sur lequel vous pourrez avoir de mes nouvelles, suivre ma vie en Birmanie et apprendre quelques trucs étonnants sur ce pays ! 
Vous remarquerez que, tout comme Carlotta in China, Carlotta in Myanmar rime, puisqu’on ne prononce pas le R à la fin ! ;)
Au fait, Myanmar est l'autre nom de la Birmanie. Birmanie vient de l'anglais Burma, c'est donc le nom colonial.  En 1989, le gouvernement a décidé de reprendre l'ancien nom. Le pays est maintenant connu sous le nom de "Myanmar" dans de nombreux pays et à l'ONU, mais d'autres pays comme la France ont choisi de conserver l'ancien nom, en signe d'opposition au régime.
(De même, Yangon = Rangoon)